Pandémie de COVID-19 : la culture au point mort à Paris
Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le secteur de la culture ne cesse de manifester son mécontentement. Face aux mesures prises par le gouvernement, elle apparaît comme le grand oublié du plan d’urgence. Zoom sur les revendications des acteurs de la culture à Paris.
Les César : un spectacle “navrant”
“C’est navrant”. Les mots de la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, sont tranchants pour décrire la 46ème cérémonie des César. Lors de l’événement, la notion d’exception culturelle est brandie à tout bout de champ par les artistes du monde du cinéma, qui réclament des actions concrètes pour rouvrir les salles de spectacle. Au menu de la cérémonie : une Corinne Masiero très remontée, vêtue d’un costume de Peau d’Âne ensanglanté. Sur son torse, l’inscription “no culture, no future”. Une apparition choc qui a provoqué un tollé généralisé chez les politiques, en particulier chez Jean Castex et Roselyne Bachelot. Pourtant, derrière cet happening criard et tapageur se cache un véritable mal-être, subi par le monde de la culture depuis le début de la pandémie en mars dernier.
Restrictions à Paris et en France
Festivals, concerts, projections : ce sont des annulations en cascade qui caractérisent le secteur culturel depuis plus d’un an aujourd’hui. L’espoir d’un renouveau artistique qui habitait au départ les artistes s’est mué en sombre inquiétude. Inspirationnelle d’une part, puisque le manque de production engendre un syndrome de page blanche chez beaucoup d’entre eux. Mais aussi et surtout économique, puisque les salles de spectacles et autres festivals se trouvent tous face à un gouffre financier dans lequel ils ne finissent pas de tomber.
A Paris, capitale de la culture, les salles de cinéma désertées affichent toujours de vieux films datant de novembre 2020. Le Fantôme de l’Opéra n’a jamais été aussi tristement réaliste qu’aujourd’hui à Garnier, et même le Hellfest ne fait plus résonner sa musique. Un tableau macabre, donc, pour tous les intermittents du spectacle et plus largement les acteurs de la culture. Avec des conditions de travail laborieuses, les employés se posent de multiples questions, et laissent de nombreux avis sur les entreprises de la culture et du divertissement en ligne. Une manière de dire que the show must go on !
Des marches pour sauver la culture
Loin de rester les bras ballants et les poings fermés, les acteurs du spectacle les brandissent bien haut dans l’air lors de manifestations, qui ont lieu un peu partout en France. Le Carnaval à Marseille, les marches à Paris, à Brest ou encore à Nantes : les artistes donnent de la voix pour protester contre la fermeture des lieux culturels. A l’arrêt depuis un an, ils souffrent du manque de travail et dénoncent l’immobilisme de l’Etat face au secteur. Des manifestations vues d’un mauvais œil par le gouvernement, qui interdit les rassemblements et tente d’empêcher la circulation de virus. Ce bras de fer ne pourra très certainement voir fin que quand les rideaux se lèveront. Enfin.