Le centre Pompidou, au cœur de Paris
Le Centre National d’Art et de Culture Georges-Pompidou (C.N.A.C.) est bâti en dans le 4e arrondissement de Paris. Le centre est extrêmement bien desservi par le réseau métropolitain via les lignes 1,4,7,11,14, ou par le RER. Celui qu'on baptise communément "Beaubourg", du nom du plateau sur lequel il est construit, est l'épicentre de la création artistique contemporaine.
Le pari gagné de l'ambition culturelle en matière d'art moderne
Né de la passion du président Georges Pompidou pour l'art moderne, ce musée pas comme les autres est imaginé pour donner une vitrine de choix aux artistes du XXesiècle. Celui que Francis Ponge a baptisé le "moviment" a, pour le moins, créé un événement architectural et plus largement artistique majeur du siècle dernier.
Son inauguration a lieu en 1977 par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing, en présence de la veuve de Pompidou qui, décédé en 1974, ne verra jamais son grand projet abouti.
Le centre est désormais une référence culturelle incontournable à échelle internationale. Selon un récent communiqué de presse du directeur du centre, 3 370 872 visiteurs ont été enregistrés au cours de l'année 2017. Le cap symbolique des trois millions de visiteurs est une nouvelle fois franchi, ce qui place le centre Pompidou dans le classement des musées les plus fréquentés du monde. Découvrons ensemble les secrets de sa réussite.
Un bâtiment hors normes
Un grand concours international d'architecture désigne ceux qui donneront corps à la vision présidentielle. La proposition originale du trio italien composé de Renzo Piano, Richard Rogers et Gianfranco Franchini l'emporte devant plus de 650 projets concurrents. L'ingénieur et architecte anglais Tod Hapold est associé à l'aventure. Les travaux durent 6 ans. Une grande liberté est laissée aux concepteurs, dans l'idée que l'art moderne ne peut et ne doit être contraint.
Le parti pris des architectes est affiché sur l'aspect extérieur du musée. Soucieux de consacrer le maximum d'espace intérieur à l'exposition muséale, toutes les composantes techniques ont été implantées en façade. Ainsi, les gaines colorées s'affichent sans complexe sur le bâtiment, suscitant des réactions immédiates, qu'elles soient enthousiastes ou très critiques. Les tubes bleus, verts, jaunes ou blancs se mêlent aux poutres métalliques et aux ascenseurs rouges, pour montrer, en toute transparence, les rouages de la machine artistique qu'est Beaubourg.
On imagine bien que bon nombre de tenants de l'art académique s'en sont scandalisés à l'époque, et que ce musée, empreinte indélébile du modernisme architectural, n'a pas fini de faire parler de lui. L'un des architecte, Renzo Piano le décrivait comme "une parodie de la technologie", au service de l'art bien sur !
Le centre polyculturel Georges-Pompidou comporte au total dix niveaux dont deux en sous-sol. La superficie totale compte plus de 100 000 m2, dont moins de la moitié est aujourd'hui accessible au public. Chaque niveau d'exposition fonctionne comme un plateau amovible très ouvert qui peut s'adapter aux collections exposées. Le visiteur entre par le Forum, un hall dont le plafond est perché à 10 mètres au dessus du sol, et peut ensuite déambuler jusqu'au dernier étage, pour visiter les expositions permanentes et temporaires. Au sommet de l'édifice, le café Mezzanine permet de faire une pause détente ou gourmande, entre deux œuvres.
Le centre Pompidou : un ensemble marqué par la diversité culturelle
Le bâtiment ceint de tubes colorés n'est pas la seule attraction du quartier. Tout l'environnement proche est à découvrir.
- Autour du bâtiment dédié au musée, s'étire la célèbre Piazza, une esplanade conviviale "à l'italienne" imaginée comme une interface culturelle essentielle. Cette place, qui est une œuvre d'art en elle-même, est également une plateforme d'échanges à tous les niveaux. Elle est une passerelle entre la ville et le musée, et un carrefour entre les artistes, les œuvres et les curieux. Point de rendez-vous, de pique-nique, spot de choix pour croquer ou photographier le curieux bâtiment, la piazza fait partie intégrante de la visite. Une photo s'impose aussi du centre depuis la place Stravinsky, et des nombreuses sculptures de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely qui en ornent le bassin.
- L'IRCAM, le centre de recherche sur la création et les innovations musicales, est également installé dans cet espace urbain, notamment en sous-sol de la place Stravinsky.
- L'atelier Brancusi (ou plus précisément la reconstitution de l'atelier originel) est également un passage obligé. Brancusi, sculpture roumain, est associé au renouvellement de l'art. L'une de ses sculptures, l’Oiseau dans l'espace, est à l'origine d'un scandale et d'un procès aux États-Unis à propos du paiement des taxes douanières. C'est la nature profonde de l’œuvre d'art au sens large qui est remise en question. La médiatisation de l'affaire conduit à une redéfinition de l'art, du travail de l'artiste et de l'objet d'art. L'art moderne gagne peu à peu, grâce à Brancusi, Duchamp et d'autres, ses lettres de noblesse.
- La BPI (Bibliothèque Publique d'Information) est une initiative novatrice en Europe. Cette bibliothèque nationale d'un nouveau genre occupe une dizaine de milliers de mètres carrés, au sein du bâtiment estampillé Pompidou. Le principe est simple mais inédit au début des années 1970 : il s'agit d'un centre de lecture. Les visiteurs peuvent venir consulter librement quelques unes des 400 000 références mais vous devrez consulter les œuvres sur place uniquement.
Un agenda culturel effervescent
Les événements ne manquent pas, vous l'aurez compris, aux abords et à l'intérieur du centre. S'y enchaînent les performances de rue sur la piazza, et, à l'intérieur, les festivals ou cycles thématiques dans les domaines du théâtre, du cinéma, de la danse, ou de tout autre support qui peut promouvoir les échanges pluriculturels. Des concerts et des conférences sont aussi organisé.e.s tout au long de la saison. Consultez sans attendre le programme, et osez l'expo nocturne, histoires de bousculer les codes !
Plan Centre Pompidou