Plan des gares de Paris

Des gares construites au 19ème

Plan des gares de Paris
Plan des gares de Paris

Comme chacun le sait, le baron Haussmann a profondément transformé la capitale sous le Second Empire, entre 1852 et 1870, pour que la ville de Paris soit à la hauteur de ses ambitions. Les gares parisiennes, appelées "embarcadères" des différentes Compagnies de Chemin de Fer, sont autant d'enjeux stratégiques sur le plan économique, et elles sont au cœur du projet d'urbanisme et de modernisation. Sous l'impulsion de l'empereur et du préfet, de grandes artères les reliant entre elles sont dégagées, et ils sont même à l'origine de la construction ou de la rénovation des grandes gares parisiennes. Le plan Freycinet de 1878 s'inscrit dans la même dynamique de développement du ferroviaire. Des milliers de kilomètres de rails sont installés partout en France au départ de Paris et de ses grandes gares.

Les gares de Paris, plus grandes gares de France, permettent à notre pays de rayonner au-delà de ses frontières

La gare SAINT-LAZARE, Paris 8e : la plus ancienne

L'embarcadère de l'Ouest est construit en 1837 et subit de nombreuses transformations. La gare prend de nom de la rue dans laquelle elle est construite à la moitié du 19ème, et est immortalisée notamment par Monet en 1877. Même si elle est la plus ancienne, elle a subi au 20ème siècle de nombreux liftings qui lui donnent un véritable ancrage dans la vie moderne des parisiens. Outre les œuvres très modernes d'Arman, L'Heure de tous et Consigne à vie, un cente commercial de 80 boutiques occupe l'espace souterrain de la gare depuis 2012. La gare Saint-Lazare dessert la Normandie (via les trains Intercités et TER), et la plus grosse partie de son trafic voyageurs est assurée par les trains du réseau Transilien qui y est très représenté, puisque cette gare est le point d'origine des lignes J et L, vers l'ouest et le nord-ouest de l’Île-de-France.

La gare du NORD, Paris 10e : la plus grande, à l'échelle de Paris, de la France et de l'Europe

L'édifice est construit entre 1864 à 1865, par l'architecte Hirttorff, sous l'impulsion des grands travaux haussmanniens. Pourtant, l'embarcadère de la Compagnie du Chemin de Fer du Nord sort de terre dans les années 1840. Cette gare originelle est démontée et transférée à Lille, où elle devient la gare de Lille-Flandres. A l'occasion, prenez quelques minutes pour admirer le façade du bâtiment principal sur laquelle, sont figées dans la pierre des allégories des villes d'Europe reliées à la France par cette gare, sous la surveillance de Paris, installée au sommet. C'est dans la deuxième moitié du 20ème siècle que la gare se déploie à une très grande échelle. Elle est multi-connectée, en sous-sol comme en surface. S'y côtoient, sur les différents niveaux, les Thalys (vers l'Allemagne, la Belgique ou les Pays-bas), les Eurostar, qui cheminent vers Londres, le TGV Nord, les trains Intercités vers l'Oise, l'Aisne et la Somme, les TER Hauts-de-Seine, les RER B et C, mais aussi les trains des lignes H et K du réseau Transilien. La gare du Nord accueille 700 000 voyageurs par jour (en comptabilisant le trafic RER), et se déploie désormais sur 80 000 m2, soit 4 fois plus qu'à ses débuts. Si vous voulez en savoir plus sur les aménagements prévus pour mettre la gare du Nord au cœur des enjeux Olympiques de 2024, rendez-vous sur le site du Parisien.fr.

La gare d'AUSTERLITZ, Paris 13e : l'ouverture vers Toulouse

A l'origine, cette gare est l'embarcadère terminus de la Compagnie de Chemin de Fer Paris-Orléans. Elle est située en face de la gare de Lyon, à laquelle elle est reliée, en surface, par le pont d'Austerlitz, le pont Charles de Gaulle et la passerelle d'Austerlitz. Elle subit de profonds changements au milieu du 19ème siècle. La gare, telle qu'elle apparaît aujourd'hui, a été reconstruite par l'architecte P. L. Renaud et inaugurée en 1868. Ses 25 voies permettent de connecter Paris aux régions du Centre-Ouest et du Sud-Ouest de la France. Elle est desservie par les trains grandes lignes Intercités à destination de Toulouse et de Bordeaux, ou encore de la frontière franco-espagnole, et par les trains régionaux du Centre-Val de Loire (et notamment les trains Aqualys). En restructuration depuis plusieurs années, elle ambitionne de doubler le nombre des voyageurs qui l'arpentent à l'horizon 2020, pour passer de 17 à 40 millions d'usagers par an.

La gare de l'EST, Paris 10e : reine de la LGV-Est

Les travaux de construction de la gare de l'Est débutent en 1847, sous les regards avisés de l'architecte F.-A. Duquesney et de l'ingénieur P. Cabanel de Sermet. C'est Napoléon III qui inaugure le bâtiment en 1850. Son nom de baptême est l'embarcadère de Strasbourg. Il faut attendre 1854, pour qu'elle prenne le nom de "gare de l'Est", encore d'actualité. Elle voit aujourd'hui défiler plus de 100 000 voyageurs par jour. Son trafic est de nouveau à la hausse depuis qu'elle est à la tête du TGV Est, qui représente près de 20 % de son volume de trains et de passagers. Strasbourg, Nancy ou Charleville-Mézières sont désormais "aux portes de Paris". Elle relie la France au Luxembourg et à l'Allemagne, via la ligne LGV-Est, et grâce aux trains à grandes vitesse étrangers comme l'I.C.E.. A cette offre déjà considérable, s'ajoutent les Intercités, les TER Grand Est, les trains de banlieue de la ligne P du réseau Transilien.

La gare de LYON, Paris 12e : la gare à l'imposant beffroi

Telle qu'elle nous apparaît encore en 2018, la gare date de 1899. L'architecte M. Toudoire lui donne un coup de jeune à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1900. Son beffroi ornée sur chaque face d'un cadran de six mètres de diamètre est haut de 64 mètres. En réalité La première gare date de 1847 : on l'appelle l'Embarcadère de chemin de fer de Paris à Montereau. Reconstruite et modifiée en 1855, puis rénovée au 20ème, elle assure le transit de plus de 80 millions de voyageurs par an. Troisième gare de Paris, elle est le terminus des TGV en provenance de la Suisse, de l'Espagne et de l'Italie (pays pour lequel sont aussi proposés des Thello à destination de Venise ou de Milan). Sa couverture en terme de TGV s'étend sur l'Est et le Sud-Est. La gare de Lyon connait également un trafic parisien et transilien très dense puisqu'elle est connectée au réseau TER Bourgogne-Franche-Comté, et surtout aux lignes des RER A, D et R.

La gare MONTPARNASSE, Paris 15e : la plus récente

Reconstruite dans les années 1970 par quatre architectes (E. Baudoin, U. Cassan, L.H. de Marien et J. Saubot), elle prend la forme d'un U reconnaissable lorsqu'on prend de la hauteur, via la tour Montparnasse par exemple. Composée en réalité de trois gares en une, elle accueille plus de 50 millions de visiteurs par an. La gare Montparnasse est desservie par les TGV Atlantique qui relient Paris à l’Ouest et au Sud-Ouest de la France. Surnommée la gare des Bretons, elle permet à ces derniers de s'implanter largement dans les quartiers environnants, comme en témoignent les très nombreuses crêperies. La gare connecte à la capitale les régions de Tours, des pays de la Loire, ou encore l'Occitanie. Des Intercités, des TER permettent également des liaisons vers la Normandie, ou le Nord de la région Centre-Val-de-Loire. Présente également sur le réseau Transilien, elle est à l'origine de la ligne N. L'arche de verre date de la fin des années 1980, et c'est à l'équipe de l'architecte Jean-Marie Duthilleul que nous la devons.