Plan du périphérique de Paris

Des fortifications au boulevard périphérique de circulation

Le périphérique est effectivement implanté sur les anciennes fortifications de la capitale, mais il ne s'est pas construit en un jour... Retour sur quelques dates clés :

  • 1841 : C'est à Adolphe Tiers, alors ministre d’Etat que nous devons l'édification d’une enceinte fortifiée, à la manière d'un château fort, autour de Paris. Il espère ainsi éviter une invasion de la capitale, d'où qu'elle vienne. Le chantier est colossal et dure quatre années. Les fortifications d'étendent sur 34 kilomètres, flanqués de 94 bastions. Un large fossé également d'une belle profondeur se voulait particulièrement dissuasif, ce qui s'avère efficace en 1870, mais ce système défensif tombe vite en désuétude, puisque la portée des canons progresse très vite. Au-delà de cette enceinte qui n'en a bientôt plus que le nom, s'étend une bande de terre de plus de 200 mètres de large, tout autour de Paris, sur laquelle toute construction en dur est interdite. Cette zone est donc décrétée non aedificandi. C'est sur ce fossé aux allures de no man's land que s'érigent des installations précaires, où vivent et se retrouvent les misérables jetés extra-muros par la crise du logement dans le cœur de Paris.
  • 1919 : L'enceinte fortifiée est rachetée, dans son intégralité par la ville de Paris à l'armée, et est progressivement détruite, puisque devenue inutile, sinon pour aimanter les voyous entre la capitale et sa banlieue.
  • 1925 : Divers projets et rumeurs laissent apparaître l'intérêt stratégique et économique de la construction d'un boulevard pour permettre la circulation à la périphérie de Paris, et pour mieux organiser la convergence de tous les grands axes nationaux.
  • 1943 : L'adjectif “périphérique” est employé pour la première fois, pour qualifier le boulevard circulaire présenté comme indispensable au développement de Paris. Les premiers projets concrets voient le jour sous le régime de Vichy.
  • 1954 : La décision est prise, sous l'impulsion de Bernard Lafay, président du conseil municipal, de remplacer la zone non aedificandi par une rocade circulaire baptisée Boulevard Périphérique. Le rapport préconise, comme en 1943, la construction d'une rocade extérieure sur l’ancienne zone, une rocade intérieure et une transversale nord-sud de la porte d’Aubervilliers à la porte d’Italie.
  • 1956 : Expulsion des “zoniers” récalcitrants qui vivaient encore dans l'ancien fossé, et lancement des travaux, financés à l'époque par la Ville de Paris, et l’Etat.
  • 1973 : La boucle est complètement bouclée en 17 ans, mais le premier tronçon du périph' est inauguré dès 1960. En 1973, le périphérique terminé est inauguré par Pierre Messmer, premier ministre de l’époque,

De nombreux documents témoignant de la construction du désormais célèbre périph' et des vestiges encore visibles de l'enceinte originelle, sont consultables en ligne sur le site www.paris-unplugged.fr.

Un axe circulatoire indispensable à la capitale française

Le périph' en quelques chiffres

Le périphérique parisien est constitué des 35 kilomètres les plus fréquentés d’Europe, avec environ un million et demi de véhicules par jour. Même si cet axe a tous les traits d'une autoroute, il s'agit d'une simple route, avec un code de la route propre, et une vision toute particulière de la "priorité". Théoriquement, il suffit de 30 minutes pour faire le tour de la capitale, en respectant la vitesse maximale autorisée qui est de 80 km/h. Or, comme chacun le sait (même sans être parisien), le périph' est extrêmement saturé, et c'est en heures qu'il faut chiffrer un temps de trajet, à certains moments de la journée. La vitesse moyenne, y est effectivement de 40 km/h ! On parle de périphérique intérieur, pour désigner la chaussée la plus proche de Paris, que les véhicules parcourent dans le sens des aiguille d'une montre, et de périphérique extérieur, pour qualifier la chaussée la plus éloignée de la capitale, qui est empruntée dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

"Aux portes de Paris", ou comment sortir du microcosme parisien

Le boulevard périphérique est imaginé pour contourner Paris, mais il est aussi l'axe qui relie la capitale au reste du pays et de l'Europe, puisqu'il alimente les grandes autoroutes françaises, qui ont toute pour point de départ Paris. Ainsi, pour se rendre dans le nord et rejoindre l'A1, il faut passer par la porte de la Chapelle, ou encore celle d'Aubervilliers. Pour gagner l'ouest du pays, on emprunte traditionnellement la porte d'Auteuil pour poursuivre sur l'A13. Pour prendre la direction du sud, il faut suivre la direction porte d'Italie, qui permet de rejoindre l'A6b, ou encore sa voisine, la porte de Gentilly vers l'A6a. Pour gagner le sud-est et notamment Lyon, c'est direction porte de Bercy pour rallier l'A4. Enfin, pour vous diriger vers l'A3 et l'ouest de la France, suivez la porte de Bagnolet. Le périph' fonctionne en fait comme un gigantesque giratoire constitué de trente huit sorties, qui sont autant de voies d'accès à Paris intra-muros, ou inversement de sorties. Pour en savoir plus sur les portes de Paris et leur histoire, écoutez ou réécoutez l'émission de France Inter intitulée "Périph' parisien : 40 ans et 38 portes" en cliquant ici.

Plan périphérique Paris



Plan du périphérique de Paris
Plan du périphérique de Paris